Nous partons de Cuzco pour nous diriger vers « La vallée sacrée » en passant par Chinchero car le pont de Pisac a été emporté par les eaux durant les dernières inondations de janvier.
Nous nous arrêtons à Maras, village typique aux ruelles étroites. Les linteaux en pierre surplombant les portes en bois sculptées sont magnifiques. Du reste, tout le village est en pierre. Les amis connaissent un bivouac avec une belle vue sur les montagnes. Ce petit plateau (sur la route de Moray), au moment du coucher du soleil et du retour des bergers avec leurs troupeaux est inoubliable. Les enfants aux joues cuivrées courent avec les animaux pour les ramener chez eux. L'ambiance est magique. Néanmoins, il ne fait pas chaud... Nous préparons deux « home cinema » dans les camions pour les enfants pour passer une courte soirée entre adultes.
Le lendemain, chacun reprend sa route. Quant à nous, toujours avec Georges, notre auto-stoppeur cycliste préféré, nous commençons la visite de la vallée sacrée par Moray, à quelques km de là. Ces cultures en terrasses circulaires étaient un laboratoire agricole pour les incas. Elles permettaient de tester différentes cultures tout en prenant l'altitude et la température comme paramètres. Nous ne sommes pas les seuls mais contrairement à ce que nous pouvions penser, il n'y a pas foule et nous nous baladons tranquillement.
Non loin de Moray, nous poursuivons par « Las Salinas ». Ces salines étaient déjà exploitées avant les incas et fonctionnent encore aujourd'hui... Elles sont réellement impressionnantes, non pas pour leur technicité mais par leur taille!! Je ne saurais dire combien de bassins s'étalent devant nos yeux car ils sont innombrables. Le soleil n'est pas franchement au rendez-vous mais ces petits miroirs circulaires reflètent les nuages et le ciel à l'infini.
Nous continuons la route et cette fois-ci traversons toute la vallée pour arriver à Pisac. Nous longeons le rio Urubamba. Les paysages avec leurs cultures en terrasses; les villages aux maisons typiques en adobe ou en pierres; les femmes en polleras (jupes amples) ou chapeaux multicolores; les enfants rentrant de l'école avec le sac à dos... Toute cette vie fait de cette vallée un lieu vivant et chaleureux. Nous sommes sur les traces des Incas. Ils ont marqué ce territoire avec de nombreux monuments incontournables. Elle est donc aujourd'hui très touristique mais les péruviens y vivent toujours de façon traditionnelle. Tout en profitant du tourisme, l'agriculture reste une activité majeure. Le maïs, la quinoa, les nombreuses variétés de patates sont les aliments de base de leur alimentation et agriculture. Les champs sont parfaitement entretenues sur les versants des montagnes. La vie est dure mais l'agriculture et le tourisme leur permet de vivre dignement sur leurs terres ancestrales. C'est un luxe pour beaucoup de paysans dans le monde.
Nous dormons non loin du parking du site archéologique de Pisac. Dès que le soleil se couche, les températures chutent de façon très désagréable... Néanmoins, le lendemain matin, quand nous sommes les premiers à entrer sur les ruines, une belle surprise nous attend. Le site est grandiose. Nous y observons non seulement d'anciens temples incas mais également les habitations de la noblesse et celles des paysans. Les cultures en terrasses sont innombrables. La vue sur le village de Pisac en contrebas donne le vertige. Mais le plus impressionnant est la petite randonnée sinuant à flanc de montagne, parfois sous la roche, parmi des paysages de montagnes superbes. Cet endroit est à nous tout seuls. C'est magique de déambuler parmi ses ruines. Elles n'auraient pas eu la même saveur si nous avions été une centaine à les admirer...
Georges est malade. Il ne peut pas apprécier vraiment les visites et voyage allongé derrière, dans la voiture. Il ne profite pas non plus des paysages de la vallée... Dommage! En partant, nous passons par le village et nous nous y promenons : ses ruelles en pierres sont attrayantes mais la pluie nous empêche d'en profiter et nous nous réfugions dans la voiture. Nous découvrons le manège des bus et taxi pour touristes. Le pont étant coupé, les touristes se font déposés d'un côté pour traverser la rivière à pieds et récupérer un autre véhicule sur l'autre rive. Nous sommes heureux d'être autonomes ! Nous reprenons la route pour nous diriger vers Ollantaytambo.
La découverte de ce village fortifié est encore un vrai bonheur: les ruelles en pierres rectilignes et perpendiculaires sont magnifiques. Nous entrons dans des cours où nous observons les cochons d'indes -ou « cuyes »- courir partout. Les filles sont surprises d'apprendre qu'ici, ils sont élevés pour être mangés. On peut aussi les acheter dans des « cuyerias » ou vendeurs de cuyes... Ca ne s'invente pas! Le tissage local est différent. Nul besoin d'être spécialiste pour se rendre compte que chaque vallée -chaque village?- a son style, ses motifs, ses symboles... Les prix sont également très différents d'un endroit à l'autre et sont proportionnels à la quantité de touristes aux environs... Les boutiques artisanales sont nombreuses mais il n'y a pas foule et c'est agréable de les découvrir.
Après avoir dormi encore une fois sur le parking du site pour en profiter seuls au petit matin, nous entrons sur le site d'Ollantaytambo. Cette visite nous marque moins que celle de Pisac mais c'est très subjectif car nous sommes encore une fois devant une architecture remarquable avec des pierres aux multiples angles agencées au millimètre près les unes avec les autres. Nous grimpons assez haut en empruntant de nombreuses marches. Une fois au sommet, lorsque l'on surplombe les ruines, notre imagination s'emballe et les filles se prennent pour des guerrières incas protégeant la cité de l'envahisseur espagnol! Combien de temps demandait la constructions de tels monuments? Comment faisaient-ils pour amener des pierres de cette taille aussi haut? Sur des terrains aussi abruptes? Comment les façonnaient-ils pour qu'elles s'emboitent aussi précisément? Combien d'hommes sont-ils morts pour les mener à bout?
Après conseil familial, Georges y compris, nous prenons la décision de tenter la visite du Machu Pichu. Lise a vraiment envie de le voir, ce qui est plutôt encourageant après les multiples visites de sites incas de ces derniers jours! Nous continuerons à découvrir la vallée sacrée à notre retour sachant qu'elle est inépuisable. Nous n'aurons vu que les sites les plus importants... Comme quoi, même sans travailler pendant un an, nous sommes quand même pris par le temps...
Avril 2010 : La vallée sacrée des Incas |
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